https://www.urbexplayground.com/fr/rurex/la-maison-notre-dame-de-la-chesnaie-ou-lart-de-cr%C3%A9er-des-fous

De loin, cela vous semble comme n’importe quelle bâtisse abandonnée. Des débris jonchent le sol, des graffitis « ornent » les murs, du verre brisé brille sous la lumière ténue. Bien que le temps vous semble clair et confortable, à mesure que vous approchez, l’air s’alourdit.

Depuis la Révolution Tranquille dans les années 60, bon nombre d’institutions destinées aux soins en psychiatrie ou pour handicapés intellectuels, communément appelés « asiles » sont laissés à l’abandon. Officiellement nommée La Maison Notre-Dame-de-la-Chesnaie, l’asile de Ste-Clotilde-de-Horton près de Drummondville ne fait pas exception. Malheureusement, le passage du temps, le manque d’entretien et le passage de personnes moins bien intentionnées qui y ont laissé leur marque, ont fait en sorte que le bâtiment est devenu trop dangereux pour les visiteurs.

Cependant, selon les dires de certains visiteurs, des âmes torturées arpentent toujours les corridors délabrés du bâtiment, cherchant en vain le repos…

Histoire

C’est en 1939 que débute l’histoire de la Maison Notre-Dame-de-la-Chesnaie. Des missionnaires du Sacré-Cœur acquièrent les terres agricoles ayant autrefois appartenu à un certain Alexandre Martel. Un bâtiment est bâti sur les terres nouvellement acquises et devient le monastère des Pères du Sacré-Cœur, bâtiment qui n’a rien à voir avec les ruines présentes aujourd’hui sur les lieux.

Puis, 25 ans plus tard, le monastère sera vendu aux Frères de l’Instruction Chrétienne, qui y ouvriront un noviciat des Frères de l’Instruction Chrétienne. D’ailleurs, on retrouve une indication gravée dans la pierre, sur le mur de l’entrée principale, avec une illustration encastrée dans le hall, indiquant des propriétaires et leur devise : « Sinite Parvulos Venire Ad Me » (Laissez venir à moi les petits enfants.)

Quelques années plus tard, en 1959, un premier incendie fera rage dans le bâtiment, causé par trois jeunes qui fumaient en cachette dans un débarras. L’usage d’allumettes aurait déclenché l’incendie. Hélas, ces trois garçons y ont péri.

À la fin des années 60, c’est le gouvernement du Québec qui acquière le bâtiment pour en faire un centre de réadaptation pour handicapés intellectuels de 90 places. Même encore à cette époque, alors que la science prenait lentement mais sûrement le dessus sur la religion (avant les années 60, au Québec, la majorité des « asiles » étaient gérés par des religieux), le centre utilisait encore les électrochocs, les lobotomies, soins expérimentaux et autres sévices hautement questionnables sur les patients.

Puis, en janvier 1988, un second incendie éclate, dévastant une partie du bâtiment et entraînant dans la mort 9 handicapés intellectuels. Ce sera le début de la fin pour La Maison de Notre-Dame-de-La-Chesnaie.

Après ces douloureuses pertes, l’endroit a été vendu à l’Église Adventiste du 7e jour. Souhaitant convertir l’asile en camp (Val-Espoir), les nouveaux propriétaires ont abandonné le projet, faute de moyens. Le bâtiment sera définitivement abandonné en 2002.

Depuis ce temps, le terrain (qui fait plus de 120 hectares) et le bâtiment appartiennent au voisin situé juste en face. Comme bon nombre de lieux abandonnés, l’asile de Ste-Clotilde n’a pas échappé aux vandales, mais est aussi régulièrement visité par des amateurs de paranormal et plusieurs jeunes curieux.

Après la visite de nombreux chasseurs de fantômes au cours des années, l’endroit est désormais qualifié comme l’un des endroits les plus hantés au Québec. Cette réputation a d’ailleurs donné l’idée à l’entreprise DMF d’organiser une soirée d’Halloween en octobre 2014 à laquelle plus de 2500 personnes ont participé.

L’ancien asile a été de nouveau touché par le feu, en 2015, cette fois causé par des vandales. C’est à partir de ce moment que la municipalité et le propriétaire ont débuté une véritable bataille juridique quant à l’avenir de la bâtisse.

Cependant, depuis 2018, le lieu est interdit d’accès à la suite d’une demande de la municipalité. Le lieu est considéré comme insalubre et dangereux. Depuis, le propriétaire a fait installer une clôture tout autour de la propriété. Cela n’a pas empêché quelques visiteurs aventureux de couper littéralement la clôture pour entrer dans le bâtiment.

Fantômes récurrents

Depuis que le lieu est laissé à l’abandon, de nombreux visiteurs (aux idées parfois douteuses) ont mis les pieds dans cet endroit pour le moins sinistre. Armés des dernières technologies en matière de paranormal (comme des détecteurs de champ électromagnétique ou des machines captant les PVE – phénomènes de voix électroniques), de nombreux chasseurs de fantômes, et amateurs de frissons ont fréquenté l’endroit dans l’espoir de capter un son, ou une image qui donnerait la preuve que des âmes perdues errent encore dans les corridors.

Plusieurs témoins auraient été témoins d’apparitions de fantômes, de spectres et autres présences demeurant inexpliquées. Certains d’entre eux aurait aperçu une fillette de 3-4 dans les bois en pleine nuit. Selon les chasseurs de fantômes, il y aurait au moins trois entités qui auraient manifesté leur présence plus fréquemment. La première, une petite fille de 9 ou 10 ans, Émilie, qui aurait fait entendre sa voix à plusieurs reprises. De plus, ils auraient réussi à entrer en contact avec l’un des trois jeunes garçons décédés dans le premier incendie en 1958. Mais, selon plusieurs sources, l’un des habitants invisibles les plus présents, serait un jeune homme du nom de James, qui se manifesterait principalement dans l’ancien vestiaire.

Hélas, je n’ai pas eu la chance de visiter ce lieu avant la fermeture permanente. Malgré mon attrait pour le paranormal et les nombreuses preuves qui auraient été ramassées au cours des années, la présence d’entités de personnes décédées demeure un sujet à la fois sensible et mystérieux.

Depuis 2018, l’immense terrain occupé par l’asile de Ste-Clotilde-de-Horton est à vendre pour une rondelette somme. Aussi, l’endroit sera appelé à être démoli d’ici 2023. Aujourd’hui, le terrain est surveillé et interdit d’accès.

Est-ce que les âmes perdues dans cet ancien asile trouveront un jour le repos?

Cela demeurera toujours un mystère.

SOURCES

https://www.journaldemontreal.com/2017/10/20/un-des-lieux-les-plus-hantes-du-quebec-sera-ferme

https://www.urbexplayground.com/fr/rurex/la-maison-notre-dame-de-la-chesnaie-ou-lart-de-cr%C3%A9er-des-fous

https://visiteinterditecan.wordpress.com/2017/07/01/asile-sainte-clotilde-de-horton/

https://www.lesacdechips.com/2016/10/03/un-fantome-menacant-se-manifeste-a-lasile-de-sainte-clotilde-de-horton

https://www.tvanouvelles.ca/2018/07/18/qui-achetera-lasile-hante-a-28-m-1

https://www.lafabriqueculturelle.tv/capsules/10402/artefacts-l-asile-de-sainte-clotilde-de-horton

SOURCES PHOTO

https://www.urbexplayground.com/fr/rurex/la-maison-notre-dame-de-la-chesnaie-ou-lart-de-cr%C3%A9er-des-fous